📖 La liste au bord du lit
Chapitre 1 – Les matins lourds
Paul avait 52 ans.
Chaque matin, il se levait avec la même impression : celle d’avoir raté sa vie.
Un travail qu’il n’aimait plus, un couple brisé depuis longtemps, des enfants partis vivre leur vie et qui l’appelaient rarement.
Il se sentait inutile, comme une page tournée que personne ne relisait.
Le réveil sonnait, et Paul se levait machinalement, sans envie, sans joie.
— “À quoi bon ? Tout est derrière moi.”
Chapitre 2 – La chambre en désordre
Un dimanche après-midi, il entreprit de ranger sa chambre. Un geste banal, mais presque symbolique : mettre de l’ordre là où régnait le chaos.
Sous le lit, coincée entre deux cartons, il trouva une vieille boîte en fer.
À l’intérieur : des photos jaunies, quelques dessins d’enfants, et… une petite feuille pliée, usée par le temps.
Il la déplia, intrigué.
Chapitre 3 – La liste
Sur ce papier froissé, écrit d’une écriture maladroite d’enfant, il lut ces mots :
“Les choses que j’aime chez papa”
Quand tu me lis des histoires le soir
Quand tu m’emmènes voir les lumières de Noël
Quand tu me fais rire avec tes grimaces
Quand tu m’apprends à faire du vélo
Quand tu me serres très fort et que je sens ton cœur battre
Quand tu dis que tu es fier de moi
Quand tu m’embrasses même quand je fais des bêtises
Quand tu chantes faux dans la voiture mais que tu chantes quand même
Quand on va se promener au bord de la mer et que tu ramasses les coquillages avec moi
Quand tu me fais des œufs sur le plat le dimanche matin
Quand tu joues au tennis et que je te regarde courir partout
Et, tout en bas, une phrase rajoutée maladroitement :
“Mon papa c’est le meilleur papa du monde même quand il est fatigué, parce que quand il est fatigué c’est le moment des câlins, et j’adore les câlins.”
Chapitre 4 – Le miroir brisé
Paul resta figé.
Ses yeux se brouillèrent.
Chaque mot résonnait comme une gifle douce, un rappel brutal : il avait été aimé.
Ce papier ne parlait pas de réussite sociale, de carrière brillante ou d’argent gagné.
Il parlait de rires, de promenades, d’odeurs de cuisine, de gestes simples, de tendresse.
C’était ça, sa vraie richesse.
Chapitre 5 – Les larmes et la promesse
Il s’assit au bord de son lit, le papier serré contre lui. Les larmes coulèrent, mais ce n’était plus seulement de la douleur.
C’était une délivrance.
Il se dit qu’il avait encore du temps. Du temps pour être là. Pour aimer à nouveau. Pour rire.
Et peut-être pour écrire, lui aussi, une nouvelle liste.
Non pas de ce qu’il avait perdu… mais de ce qu’il avait encore.
Chapitre 6 – Le nouveau matin
Le lendemain, pour la première fois depuis longtemps, Paul se réveilla différemment.
Le poids n’avait pas totalement disparu, mais il y avait autre chose : une flamme fragile.
Il envoya un message à son fils :
“J’ai retrouvé un trésor hier. Une vieille liste que tu avais écrite quand tu étais petit. Merci d’avoir fait de moi ton papa. Est-ce qu’on pourrait se voir bientôt ?”
Quelques secondes plus tard, la réponse arriva :
“Avec plaisir. Tu me manques, papa.”
Paul sourit.
Et comprit que parfois, il suffit d’un bout de papier oublié pour rappeler que l’on a déjà été un trésor pour quelqu’un.
✨ Morale :
On croit souvent que l’amour se mesure en exploits. Mais pour ceux qui nous aiment, ce sont les petits gestes qui comptent le plus.
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